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Quelles solutions pour éviter les impayés, retards de paiement, difficultés à vous faire régler vos factures ?

Récupérer ses factures impayées peut vite tourner au parcours du combattant pour tout entrepreneur. Pourtant, des solutions existent comme l'affacturage ou le recouvrement. Quelles sont les grandes différences entre ces deux techniques de financement ?

Délais de paiement : un régime bien encadré

Pourtant, les délais de paiement sont strictement encadrés par la législation qui distingue entre trois cas de figure. Premièrement, le délai maximal qui peut être convenu entre les parties pour régler les sommes dues à compter de la date d'émission de la facture, fixé à 60 jours. Deuxièmement, le délai maximal de paiement des factures « périodiques » qui est de 45 jours. Troisièmement, un délai dérogatoire de 45 jours fin de mois sous réserve que ce délai soit inscrit dans le contrat.

Ce régime légal a été complété dernièrement par un important plan de contrôle décidé par le Gouvernement fin 2015. Ce dispositif s'articule autour de plusieurs mesures phares parmi lesquelles le renforcement des contrôles, la transparence (les noms des entreprises qui se sont vues infliger les plus importantes amendes étant rendus publics) et le renforcement des sanctions.

Des différences notables entre affacturage et recouvrement

Mais cela ne suffit parfois pas et les entreprises ont à leur disposition trois leviers pour obtenir le paiement de leurs factures : le recouvrement interne par le service contentieux, céder ses créances à une société d'affacturage ou confier le recouvrement des impayés une société externe. Si la première solution est facile à mettre en œuvre, faire appel à un prestataire suppose de bien connaître les implications. L'affacturage est en effet une prestation de service qui permet, en amont du règlement, de ne pas subir les retards de paiement et d'assurer les paiements en cas d'impayés (couverture des créances et garantie des créances sur les débiteurs). Concrètement, l'entreprise cède ses créances à une société d'affacturage qui se charge ensuite d'encaisser ses règlements, du moins en partie puisque l'affactureur prélève sa commission au passage. Selon la Banque de France, l'affacturage demeure la deuxième source de financement à court terme des entreprises, devant l'escompte, et permet de répondre à un besoin de trésorerie immédiat.

Contrairement aux sociétés d'affacturage, qui peuvent intervenir sans attendre le retard de règlement, les organismes de recouvrement aident les entreprises à récupérer leurs créances impayées. Elles vont user de divers procédés (procédures à l'amiable, procédures judiciaires…) mais, surtout, conserver la relation clientèle puisque ce n'est pas vous directement qui gérez le litige. C'est l'autre grande différence avec l'affacturage : le contact avec le client n'est jamais rompu, ce qui permet de poursuivre une relation commerciale sans la dépersonnaliser.

Réduire ses délais de paiement : un enjeu économique

Toujours d'après l'Observatoire des délais de paiement, une entreprise sur trois est touchée par des retards de paiement, en particulier des TPE/PME. Davantage qu'une problématique juridique, la réduction des délais de paiement est donc un enjeu économique. Pour un entrepreneur, mettre en place des solutions pérennes de recouvrement est le gage d'une trésorerie plus fluide, de délais de paiement mieux gérés, d'une sérénité retrouvée et d'une plus grande régularité dans sa capacité à honorer les factures de ses propres fournisseurs. Il a donc tout intérêt à s'organiser pour faire des impayés un lointain souvenir.

Source Chiffres Clés : rapport annuel de l'Observatoire des Délais de paiement 2018