Plus d’un quart des femmes en couple n’ont pas de compte personnel, une vulnérabilité qui tend à s’accentuer.

Publié le 25/11/2025

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Crédit Mutuel Alliance Fédérale

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la nouvelle édition de l’enquête menée par l’Ifop1 pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) démontre que l’autonomie bancaire des femmes est en recul.

Selon l’étude, en France, plus d’une femme sur quatre en couple n’a pas l’usage d’un compte bancaire personnel. Un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière qui démontre une vulnérabilité financière des femmes en couple.

La dépendance économique est l’un des facteurs les moins connus, mais décisif, qui emprisonne les femmes déjà victimes de relations conjugales violentes. Ce fléau silencieux se traduit par différents mécanismes : vol ou confiscation d’argent, contrôle des finances ou encore détournement de l’épargne destinée au foyer ou aux enfants. De nombreuses femmes expliquent qu’elles ne peuvent pas quitter leur conjoint violent faute de ressources financières, de compte bancaire personnel ou d’économies pour se loger.

Parce que l'émancipation financière des femmes commence par le compte bancaire, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, première banque à avoir adopté le statut d’entreprise à mission, propose depuis le 1er juillet 2024 aux victimes de violences conjugales accompagnées par la Fédération Nationale Solidarité Femmes l’ouverture rapide et discrète d’un compte bancaire personnel gratuit pendant un an, non connu de leur conjoint, et non rattaché au domicile conjugal.

Dépendance financière persistante au sein des couples

La nouvelle enquête menée par l’Ifop démontre que la gestion des finances reste largement une affaire de couple – ce qui pose évidemment problème pour les femmes victimes de violences. Elles sont près d’un quart (21 %) à ne pas gérer leurs finances personnelles, limitant ainsi leur autonomie financière.

28 % des femmes n'ont pas d'économies personnelles pour faire face à une urgence financière, et 30 % ne disposent pas d’une source de revenus autre que celle de leur conjoint. Une dépendance financière risquée qui peut les empêcher de briser le cycle en cas de violences conjugales et de quitter le foyer.

L’autonomie bancaire des femmes : toujours un enjeu en 2025

Les résultats de l’enquête Ifop montrent l’enjeu de l’autonomie bancaire des femmes. En 2024, 23 % des femmes en couple déclaraient ne pas avoir l’usage d’un compte en banque personnel. Cette année, elles sont 28 %. Une tendance qui tend à progresser et qui démontre une vulnérabilité des femmes en couple, notamment en cas de séparation ou de difficultés conjugales.

Pourtant, elles sont conscientes de l’importance d’avoir un compte bancaire personnel. Pour 58 % d’entre elles, cela représente une indépendance financière, pour 49 % une protection en cas de séparation, et pour 41 % une possibilité d’épargner pour soi.

Violences économiques, la double peine

24 % des femmes ont déjà subi des violences économiques de la part de leur conjoint. Des violences stables sur un an, mais auxquelles les plus jeunes sont particulièrement confrontées. C’est le cas de 37 % des femmes de 18-35 ans qui ont déjà été en couple.

Des violences économiques aux conséquences bien réelles pour les femmes notamment en cas de séparation : 57 % de celles qui en sont victimes déclarent avoir rencontré des difficultés pour couvrir leurs besoins de base.

Plus dramatique, ces violences peuvent engendrer des situations de précarité : 15 % se sont retrouvées en situation de surendettement ou en interdit bancaire (9 %).

Éducation financière, un enjeu crucial pour les femmes

Les résultats de l’étude confirment les attentes fortes quant au rôle des banques dans l’accompagnement des victimes de violences économiques. Plus d'une femme sur trois ayant subi des violences économiques s'est tournée vers sa banque pour répondre à ses besoins.

Face à un enjeu aussi essentiel que l’indépendance financière des femmes, il est nécessaire de démocratiser l’éducation financière et budgétaire. C’est une nécessité, notamment pour inciter chacune et chacun à disposer de son propre compte bancaire, souvent complémentaire d’un compte joint, ou pour accompagner les femmes victimes de violences conjugales lorsqu’elles font face à des difficultés budgétaires.

L'émancipation économique des femmes commence par le compte bancaire

Si la loi du 13 juillet 1965 a permis à toutes les femmes d’ouvrir librement un compte bancaire, le chemin vers leur réelle indépendance financière est encore long pour certaines d’entre elles. Souvent, ouvrir un compte personnel constitue la première étape pour être indépendante économiquement.

Depuis le 1er juillet 2024, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a mis en place un compte bancaire gratuit destiné aux femmes victimes de violences économiques. Ce compte, dont seules les bénéficiaires connaissent l'existence, vise à les aider à retrouver leur indépendance financière. Un compte à leur seul nom, non connu de leur conjoint et non rattaché au domicile conjugal afin d’assurer leur protection.

« Les banques ont un rôle à jouer dans l’émancipation financière des femmes. Le fait de pouvoir ouvrir un compte et de bénéficier gratuitement, pendant un an, de tous les outils de paiement de ce compte permet aux femmes victimes de violences d’aller vers l'autonomie financière en toute sécurité. » explique Mine Günbay, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes.

« Derrière ces chiffres se cache une réalité dramatique pour de nombreuses femmes, et notre rôle en tant que banque est de veiller à ce que chaque conseiller dans les caisses de Crédit Mutuel et agences du CIC soit formé pour détecter ces situations et accompagner les plus fragiles pour leur redonner une autonomie financière. » déclare Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

« En tant que banque mutualiste, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a la responsabilité de participer à un enjeu aussi essentiel que l’indépendance financière des femmes. Des progrès significatifs ont été accomplis mais il reste encore fort à faire. C’est pourquoi, nous soutenons activement les associations comme la Fédération Nationale Solidarité Femmes dans leur combat avec des actions concrètes, à l’image du compte bancaire Solidarité Urgence. » souligne Éric Petitgand, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.


1 Sondage IFOP x Crédit Mutuel Alliance Fédérale x Fédération Nationale Solidarité Femme mené du 22 au 28 octobre 2025 auprès de 1 000 femmes représentatives des femmes françaises selon la méthode des quotas.

2 Ouverture d'un compte dans l'une de plus de 4 000 caisses Crédit Mutuel ou agences CIC, entrée en relation soumise à l’accord préalable du point de vente. Gratuité du package bancaire pendant 12 mois.