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Pierre Campion, néo-agriculteur passionné

Les probabilités pour que Pierre Campion devienne un jour agriculteur à Pitgam étaient a priori très minces. Pour au moins trois raisons : il n’est pas issu du monde agricole ; il a grandi à Gien dans le Loiret ; et enfin, les terres sont prisées dans le Nord et difficiles d’accès pour un néo-agriculteur…

Pourtant, depuis un an et demi, le jeune trentenaire est aux manettes d’une jolie ferme de 29 hectares en Flandre maritime, vue directe sur le moulin de Pitgam. L’aboutissement d’un parcours commencé par une formation en lycée agricole à partir de la seconde. A l’époque, l’adolescent, passionné par la terre décide d’en faire son métier. Le BTS en poche, il rejoint une ferme dans l’Oise où il travaille comme salarié, avant de rallier le Dunkerquois pour une entreprise de travaux agricoles… et surtout sa compagne, Stéphanie, elle-même agricultrice avec ses parents à Leffrinckoucke. « *J’étais toujours salarié, mais j’avais dans l’idée de me lancer seul. Sauf que trouver des terres ici est très compliqué avec la pression foncière… *» Le destin s’en mêle : Pierre Campion rencontre Denis Top, qui pense à la retraite et apprécie le profil du jeune homme. Il lui vendra sa ferme. « Durant deux ans, j’ai pu me préparer à devenir le chef de cette exploitation. J’ai pris officiellement les rênes en novembre 2017.»

Bio et flageolets blancs

Même avec dix ans d’expérience, se retrouver seul est une autre histoire. Les cultures - blé ancien, pommes de terre, haricots secs, courges, potimarrons, lin, pois conserve et haricots verts - ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Ensuite, il faut vendre cette production, en direct via des magasins de producteurs et enseignes biologiques ou via la coopérative. « Ça prend évidemment beaucoup de temps. Tout comme l’administratif et la gestion. Aujourd'hui, un agriculteur ne peut pas se contenter de produire ». Pierre Campion a donc embauché un quart temps pour l’épauler.

En parallèle, le néo-agriculteur apporte peu à peu sa touche à l’exploitation. Un quart de la surface était déjà bio, désormais, elle l’est à moitié. L’an prochain, il devrait encore convertir quelques hectares pour un objectif 100% bio d’ici une demi-décennie. Il souhaite aussi développer la vente directe et la transformation. Notamment de l’une de ses cultures de niche, les flageolets blancs de Flandre. « Nous sommes une quinzaine de producteurs pour une dizaine d’hectares de culture. J’aimerais pouvoir faire des conserves : du cassoulet, du houmous de flageolet ». Ces projets nécessiteront de réaménager les 1 200 mètres carrés de bâtiments.

Une relation de confiance avec le Crédit Mutuel

Ces défis n’effraient pas cet homme de la terre, passionné par la variété du métier et l’indépendance qu’il procure. Même si Pierre Campion est tout sauf un solitaire : partage de matériel, livraisons groupées, les agriculteurs s’entraident et il tient à participer aux différentes réunions de la profession, car « c’est toujours l’occasion d’évoquer son expérience, ses éventuels problèmes. Être bien entouré est essentiel, encore plus quand on est seul à la tête de l’exploitation. C’est d’ailleurs ce côté humain qui m’a plu au Crédit Mutuel Nord Europe. Je n’étais pas client. J’ai rencontré plusieurs banques et c’est le Crédit Mutuel qui m’a fait confiance en croyant au projet. Le feeling est tout de suite bien passé avec ma conseillère qui suit d’ailleurs avec attention tous mes futurs projets ».