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Des polos 100% français de la graine de coton à la livraison

À Montréal-du-Gers, trois agriculteurs se sont lancés dans la culture du coton. Mais ce n’est pas tout : ils transforment la fibre en polos 100% made in France, commercialisés sous la marque Jean Fil.

À la recherche de la diversification

C’est en 2016, que Yohan de Wit, Médéric Cardeillac et Samuel Cardeillac, viticulteurs et céréaliers, ont cherché à se diversifier. « Nous avions envie d’élaborer un produit fini, à l’image du vin », raconte Yohan de Wit. L’idée de cultiver du coton se dégage. Pour plusieurs raisons : c’est une industrie « innovante » et « valorisée » et qui répond à une « nouvelle manière de consommer ».

L’unique cotonneraie française

Six graines, en guise de test, sont plantées en 2016 pour voir si le coton poussait bien dans le Gers. C’est un succès. En 2017, ils plantent 2 ha de coton et récoltent 100 kg de fibre de bonne qualité grâce au sol argilo-calcaire et au climat. « Nous avons vérifié que sa qualité se prête au tissage en envoyant un échantillon au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). » En 2018, les trois associés plantent 4 ha récoltent 300 kg de fibres, et produisent 500 polos. Pour 2019, 14 ha ont été plantés.

Un produit d’exception

Les trois agriculteurs s’associent aux entreprises françaises reconnues du secteur, pour une production 100% made in France. Les polos sont ensuite commercialisés sous la marque Jean Fil qui dispose d’un site de vente en ligne.

Le logo (trois fleurs de coton) est brodé et les polos portent un numéro de série unique. Carton d’emballage local et emballage en feuille de soie complètent un produit d’exception qui a du succès malgré un prix élevé, entre 95 et 120 euros. « Nous enregistrons des commandes de paniers à 4-5 articles, preuve que le produit donne satisfaction », se réjouit Yohan de Wit.

Perspectives d’évolution

Pour le futur, les trois entrepreneurs ont déjà plusieurs projets : gamme élargie, plus de choix en termes de coloris ainsi que des produits plus accessibles répondant à la même qualité, comme des chaussettes.

Ils prévoient également de vendre du miel de coton réalisé par un apiculteur proche de leur exploitation et cherchent des moyens de valoriser le reste de la plante, comme l’huile de coton ou les canes. Sans compter leur volonté de réduire le bilan carbone de la production, notamment lors de la livraison des commandes.