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Des solutions pour réduire le méthane entérique

Les bovins, en tant que ruminants, émettent d’importantes quantités de méthane, gaz à effet de serre. À l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, le sujet est stratégique pour l’agriculture et l’élevage en particulier. Des solutions existent.

Temps de lecture : 2 min

Une production importante de méthane

L’agriculture représente 17,4% des émissions de Gaz à effet de serre (GES) françaises, et l’élevage bovin 60,4% de ces GES agricoles, soit 10,4% des émissions directes de GES nationales. Une part non négligeable donc, mais qui arrive tout de même derrière le secteur des transports (29%), et du résidentiel/tertiaire (19%). Comme l’explique Benoît Rouillé, responsable de projet au service productions laitières de l’Institut de l’élevage (Idele), « le méthane éructé par les ruminants est issu de la dégradation de la cellulose durant la fermentation entérique propre aux ruminants ».

Des solutions pour réduire les émissions de GES

Limiter le nombre d’animaux improductifs, en faisant vêler les génisses jeunes et en favorisant le vieillissement des vaches laitières, est une des solutions les plus simples à mettre en place dans une exploitation pour réduire les émissions. Mais Benoît Rouillé souligne que la génomique pourrait être utile, bien qu’il « faudra plusieurs années pour avoir un effet perceptible de cette sélection génétique ».

Enfin, les biotechnologies sont également étudiées : souches de bactéries, vaccination... « il est envisageable de modifier le microbiote du rumen, de façon à privilégier telle ou telle voie métabolique ».

L’alimentation a un rôle majeur

Mais c’est dans l’alimentation qu’on trouve le levier le plus étudié et au meilleur potentiel : ajouter du 3-nitrooxypropanol (3-NOP), qui coupe la voie de fabrication du méthane dans le rumen, permet de réduire les émissions de méthane entérique jusqu’à 30%. « Cette molécule est naturellement présente dans le rumen. Il s’agit donc de renforcer un processus naturel », précise Benoît Rouillé  mais il n’y a pas encore de mise en pratique possible, les résultats devant être confirmés par d’ultérieures études.

L’ajout de certaines algues au menu des animaux ?

Des études, menées aux États-Unis et aux Pays-Bas font état de résultats très encourageants, puisque « des réductions des émissions de méthane entériques de 50 jusqu’à 80% ont été obtenues », explique le spécialiste dans le numéro 60 du magazine Agri-Mutuel. Avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), et le Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), l’Idele a lancé récemment un programme de travail sur cette question avec des candidats déjà bien définis : les algues riches en bromoforme, comme l’algue rouge Asparagopsis taxiformis.

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