Plusieurs essais, puis une formation en agroforesterie
Les herbicides lui procurent des démangeaisons. Il se tourne alors vers le désherbage mécanique, mais entre dépenses en gasoil, tassement du sol et impact sur la biodiversité, le résultat ne le satisfait pas ; il opte pour un enherbement maîtrisé. C’est alors qu’il participe à une formation sur l’agroforesterie animée par Konrad Schreiber et Alain Canet.
Remplacer les espèces nuisibles à la vigne
Avec d’autres participants, ils créent l’association « Arbre et Paysage en Champagne », présidée par Jérôme Courgey. Les viticulteurs se répartissent alors les champs pour mettre au point le matériel. « Mon objectif est de remplacer les espèces nuisibles à la vigne par d’autres, moins concurrentielles », résume Arthur Fumey au magazine Viti-Mutuel1. Il se lance dans le semis d’engrais verts fin septembre 2019 avec succès.
Rompre la monoculture
Sur une autre parcelle, baptisée Sainte-Marie, encépagée de pinot noir, il a planté des arbres. Objectif : rompre la monoculture. « La surpopulation de vigne favorise le parasitisme. Dans les écosystèmes forestiers, les plantes communiquent entre elles, s’avertissent par des signaux chimiques en cas d’attaques, ce qui stimule les réactions de défense », décrit-il. Planter des arbres, c’est donc restaurer cet écosystème et limiter la sensibilité aux pathogènes.
Des arbres pour faire de l’ombrage
Planter des arbres permet aussi de recréer une ambiance forestière, avec de l’ombrage qui limite l’évapotranspiration. Les essences ont été choisies avec soin : des espèces locales, à forte biomasse, et à croissance rapide. Ce sont encore des arbrisseaux : « je ne constate pas d’incidence négative sur la vigne. Et ces pratiques me procurent de la satisfaction. Mais si ça ne fonctionne pas, je ne m’entêterai pas ».