Interview de Marc-Olivier PENIN, Directeur Général de La Française REM
Dans le contexte actuel, les SCPI conservent leurs caractéristiques de valeur refuge. Il faut tout d’abord souligner que l’encaissement du premier trimestre de loyer s’est déroulé normalement. La Société de Gestion fait donc le choix de maintenir le niveau du prochain acompte, et versera aux porteurs de parts la totalité de la distribution prévue au premier trimestre, à l’échéance habituelle de fin avril.
L’encaissement des loyers du deuxième trimestre commencera dans quelques jours. Nous anticipons bien évidemment que les événements en cours perturberont le recouvrement de ce quittancement. Les mesures gouvernementales qui limitent théoriquement les reports de loyers aux TPE/PME touchées par des fermetures administratives, seront actionnées par d’autres entreprises. Les demandes de reports, comme les demandes d’aménagement de loyers déborderont largement, selon nous, le cadre légal.
Depuis le début de cette période inédite, nous échangeons régulièrement avec les locataires. L’approche adoptée par la société de gestion est la suivante.
Dans une démarche de responsabilité :
- Les efforts de reports de loyers sont en priorité concentrés vers les entreprises de taille modeste et les plus touchées.
- Une politique d’accompagnement sélective et négociée est privilégiée avec les entreprises de taille plus importante dont le secteur d’activité est particulièrement touché.
- Une conduite de fermeté est retenue vis à vis des demandes de locataires de taille importante dont le secteur d’activité n’est pas spécialement affecté par la crise ou dont les capacités financières sont manifestement importantes.
Dès la fin avril, nous estimons pouvoir évaluer de manière fiable l’ampleur des demandes et mesurer plus précisément l’impact sur le résultat du 2e trimestre et sa distribution. Nous pouvons néanmoins observer à ce stade et partager ensemble qu’un trimestre de distribution équivaut approximativement à 1% de performance annuelle (au regard des 4% et plus distribués en 2019). Cette simple observation, volontairement simpliste et maximaliste, montre que les SCPI devraient être, en l’état actuel des marchés financiers, parmi les placements les plus rentables en 2020.
Les actions que nous menons actuellement auprès des locataires ont aussi pour objectif de favoriser leur maintien en place et de pérenniser le flux de loyers sur le long-terme. Cette sécurisation des revenus dans la durée participe activement à la protection de la valeur des actifs immobiliers détenus dans l’ensemble des portefeuilles.
Enfin, il est utile de rappeler, face à ce contexte particulier, que les véhicules collectifs comme les SCPI sont structurellement armés pour résister à ce type d’épisode : des baux longs, une stratégie de revalorisation des prix de parts prudente permettant d’amortir un choc conjoncturel ou un repositionnement des primes de risques et enfin un environnement de taux bas qui devrait se prolonger et toujours être favorable à l’immobilier. Rappelons également que la taille des patrimoines immobiliers –en centaines de millions d’euros, voire en milliards d’euros– permet à la diversification de jouer son plein effet en mutualisant, et donc en diminuant, les risques spécifiques à chaque actif, à chaque locataire.
À La Française, la diversification de nos portefeuilles est un indicateur que nous suivons en permanence tant au niveau de la typologie d’actifs et de leur localisation, qu’au niveau des secteurs d’activité de nos locataires. Nous pensons que ces qualités révèleront, une fois de plus, toute leur pertinence et résilience dans cette crise, fut-elle d’un type totalement inédit.