Les agriculteurs nouvellement installés empruntent des voies moins rectilignes que leurs prédécesseurs. Mais ils contribuent, comme eux, à revivifier le milieu rural. Récit.
Des études en ville et un questionnement sur l’avenir
Hélène Lichon, agricultrice à Saint-Caprais, dans le Lot, n’avait pas vu son avenir de la sorte. Fille de céréalier, la jeune femme a quitté le Cher en 2009 pour suivre des études dans une école de commerce parisienne. Licence en poche, elle embraye sur un master dans une école de mode à Lyon. « Les études me plaisaient, mais plus j’avançais, plus je me posais la question du métier que je pourrais exercer », raconte-t-elle.
Du projet professionnel au projet de vie
« J’avais envie de revenir dans la région où j’ai grandi et avec ce parcours, ce n’était pas compatible », retrace la jeune femme. Elle revient donc à la ferme familiale pour y développer un projet d’élevage de volailles. CAP cuisine et CAP charcuterie complètent sa formation pour lui permettre de transformer la viande.
Et ce qui était un projet professionnel devient « un projet de vie » lorsqu’elle rencontre Vincent, agriculteur, devenu son compagnon depuis. Désormais avec 500 poules pondeuses et une moyenne de 3 500 poulets par an, la jeune femme a la satisfaction de maîtriser son affaire de A à Z.
Ses études ont été une force
Sans lien avec l’élevage au départ, Hélène n’a eu aucun mal à se glisser dans son nouveau métier. « Je ne me suis jamais sentie illégitime. » Elle juge que ses études lui ont donné « un bagage pour tenir une entreprise. Peut-être même plus armée qu’avec un simple diplôme agricole ».
Elle travaille avec d’autres agriculteurs, en premier lieu son père et son compagnon, mais vend également des produits de plusieurs collègues dans son magasin ouvert en fin de semaine. De quoi offrir aux clients une offre de produits plus large, et donc les fidéliser, tout en augmentant les ventes d’autres fermes.