En dépit du tassement du nombre de nouveaux cas en Italie et en Espagne ces derniers jours, la propagation continue du Covid-19 et la prolongation des mesures de confinement, qui touchent à présent la moitié de la population mondiale, continuent d’alimenter les inquiétudes. En particulier, la crainte de nouveaux foyers d’épidémie aux Etats-Unis (où plus de la moitié des Etats ne sont toujours pas strictement sous confinement), et l’insuffisance des mesures prises au Brésil, font craindre que l’activité économique mondiale ne soit encore plus durement pénalisée dans les mois à venir, avec un rebond plus poussif ensuite.
La remontée des principaux indices actions depuis le 23 mars dernier est donc surtout le fruit des mesures massives de soutien budgétaire mises en œuvre dans la plupart des pays. Aux Etats-Unis, le plan de dépenses de plus de 2 000 MM$, a à présent été validé et les autorités réfléchissent déjà à de nouvelles mesures. En zone euro, si l’émission d’un instrument de dette commun (souhaitée par neuf pays, dont la France) a échoué, l’Allemagne a confirmé qu’elle était prête à abandonner temporairement le concept de maintenir les finances publiques en excédent, et programme désormais une relance significative sur la base de l’émission de 156 MM$ (soit 4,5% de son PIB) de dette souveraine additionnelle.
En parallèle, les mesures prises par les banques centrales pèsent de manière croissante sur les taux des obligations souverains. Au-delà de l’abaissement additionnel des taux directeurs des banques centrales des pays émergents ces derniers jours (Chine, Inde, Thaïlande), la BCE a indiqué que sa limite de détention de la dette d’un pays (fixée à 33%) n’aurait pas cours pour son programme d’achats spécifiquement mis en place pour lutter contre l’impact économique de la pandémie. De son côté, la banque centrale américaine a elle aussi effectué de nouvelles annonces fortes (dont la suppression de son plafond d’achat d’obligations).
L’enrayement de l’épidémie dans les pays européens ayant rapidement pris des mesures de confinement reste l’enjeu clé pour confirmer une amélioration de la situation sanitaire d’ici quelques semaines et un rebond de l’activité au second semestre, au rythme du retour de la confiance des différents agents économiques.